Il y a 15 ans, vendredi, Gary Bettman devenait commissaire de la LNH. A ce moment-là, peu de Canadiens avaient entendu parler de l'avocat new-yorkais de 40 ans.
Croyait-il jamais tenir aussi longtemps?
"Jamais, dans aucune des choses que j'ai faites, je n'ai pensé en fonction de limites de temps, a déclaré Bettman à La Presse Canadienne, jeudi. Je pense plutôt en terme de satisfaction, de passion, d'intérêt.
"Et tant et aussi longtemps que ces choses-là seront présentes, alors je serai enchanté de continuer de faire ce que je fais."
Beaucoup de choses sont arrivées depuis le 1er février 1993. La ligue est passée de 21 à 30 équipes et s'est retrouvée dans des marchés insoupçonnés. Les revenus des équipes ont augmenté, leur valeur aussi, ainsi que les salaires des joueurs. Et la ligue a connu deux arrêts de travail.
Selon Ed Snider, président du conseil des Flyers de Philadelphie, Bettman est la meilleure embauche que la LNH ait jamais faite. Mais le commissaire a aussi fait l'objet de plusieurs critiques. Notamment, à l'effet qu'il n'a pas été en mesure d'obtenir de meilleurs contrats de télédiffusion aux Etats-Unis, et tout particulièrement quand il a décidé de faire affaire avec le réseau Versus plutôt que ESPN.
Il existe des sites Internet où les amateurs de hockey peuvent déverser leur fiel à l'endroit de l'homme de 55 ans. Bien des Canadiens sont en colère depuis que la LNH a quitté Québec et Winnipeg. D'autres sont frustrés par la hausse vertigineuse du prix des billets. Ses pires détracteurs lui reprochent de ne pas aimer le hockey et de ne pas être un "homme de hockey".
"Gary est tout aussi passionné et il connaît le hockey aussi bien que n'importe qui dans cette ligue, a indiqué l'adjoint au commissaire, Bill Daly, à La Presse Canadienne. Durant ses 15 années au poste de commissaire, il est devenu un expert en ce qui concerne la dynamique de ce sport, ce qui motive les joueurs et les entraîneurs, et ce qui plaît aux amateurs.
"Et c'est ça qui le motive avant tout - il veut rendre le hockey le plus compétitif et le plus spectaculaire possible pour les partisans."
Bettman travaillait au sein du bureau de direction de la NBA en 1993 quand il s'est joint à la LNH. Dès le départ, il a dû affronter les préjugés des amateurs de hockey du Canada.
"Il ne faut pas confondre l'idée que se font les médias de la mentalité des partisans, et ce que cette mentalité est dans les faits, a noté Bettman. Je rencontre les amateurs de hockey régulièrement - en petits groupes, en groupes plus importants - et je suis très à l'aise avec la relation que j'ai avec nos partisans, tout particulièrement nos partisans canadiens.
"Je sais que certains membres des médias aimeraient bien peindre un portrait différent, mais il n'y a rien que je puisse y faire, a ajouté Bettman. Mais ce n'est pas juste de confondre l'impression qu'ont les médias avec ce que je vis directement avec nos partisans."